Kalidevi

Mai 2020

Dans les précédents numéros du magazine Bikas, nous avons déjà évoqué le fonctionnement de l’un de nos partenaires au Népal le CEPP. CEPP - Le Centre for Educational Policies and Practices – veut garantir le droit à l’éducation de base en améliorant la politique éducative à tous les niveaux, en particulier au niveau de l’école locale, en utilisant ce qui existe déjà. Ils défendent une politique éducative globale au Népal, une politique éducative sensible aux questions sociales, culturelles et environnementales et pertinente pour la communauté. Ils travaillent en étroite coopération avec les communautés locales, les politiciens, les enseignants et les enfants, ils travaillent beaucoup sur le terrain et ils ont une longue et bonne tradition de travail avec des volontaires de toutes sortes.

Les villageois ont travaillé à fond aux parois extérieures en bois. Merveilleux ce bois de Sal !

Depuis 2016, le CEPP, le département d’architecture de la KUL (l’Université de Louvain), à Gand, plusieurs architectes et pédagogues travaillent en étroite collaboration. Ils veulent développer au Népal un projet d’école qui, outre sa fonction traditionnelle de lieu de rassemblement et de partage des connaissances, tente également de remplir une fonction communautaire au sein du village. De cette manière, nous essayons d’impliquer davantage les parents, les élèves, les enseignants et le conseil scolaire dans la vie d’école.

Février 2020, l’école de Chapp proche de son parachèvement

Pour la troisième année consécutive, nous sommes partis avec un groupe d’étudiants de la KUL Sint Lucas Gent à Chapp, où les travaux à l’école avancent lentement mais sûrement. La pose d’un pavement en pierres naturelles pour la classe à l’intérieur et des parois en bois a été effectué par les entrepreneurs locaux dans les semaines précédant notre visite, ce qui nous permet d’examiner toutes les questions et tous les problèmes et d’y remédier éventuellement.

Bishnu saute (littéralement !) pour mélanger cow-dung et limon du nouveau sol en terre de la classe agricole.

Le résultat est plus que satisfaisant ! Le contraste entre l’acier et le béton bruts et les couleurs chaudes des blocs CSEB locaux et du bois de Sal, met les différents matériaux en valeur.

Michael Rai (CEPP) montre aux parents la disposition des différentes classes et leur utilisation à l’aide d’une maquette.

L’expérience en soi est tout aussi intéressante que le résultat. Durant cette semaine, nous nous sommes focalisés sur le parachèvement du bâtiment avec des matériaux locaux. On a effectué des tests avec différents mélanges pour le sol en limon (dans la classe agricole) et nous avons expérimenté les proportions exactes rice-husk/cement pour les panneaux. Vous avez bien compris, nous sommes à la recherche d’un panneau qui se composerait de (très légères) pellicules de riz (très nombreuses au Népal) mélangées au ciment ou au limon. La combinaison avec du treillis comme simple armature a donné de premiers résultats encourageants. Plusieurs étudiants ont promis de continuer les recherches lors de leur retour en Belgique.

Le dialogue

Nous avons en plus donné la priorité aux workshops, aux visites des lieux, aux jeux, aux discussions afin que les parents, les élèves et les enseignants se sentent concernés par nos idées sur l’école, son parachèvement et son exploitation. On a organisé des après-midi réservés aux parents et aux enseignants et on a terminé en beauté avec du chai et des chants dans la classe extérieure.

Et lors d’une réunion pareille un bol de chai-thé ne saurait manquer..

En milieu de semaine, Carine et Paul sont également arrivés dans le village. Avec leurs leçons et workshops éducatifs, ils jouent un rôle important dans le dialogue avec et entre parents et enseignants. La collaboration entre CEPP, l’école et les villageois était très constructive, tous sont enthousiastes de cette semaine passée ensemble. Et tous aspirent à pouvoir contempler l’école enfin terminée. Ce sera un bijou !

Une belle finale : le chant de tous les enfants de l’école dans la classe extérieure !

Ce projet est issu d’une collaboration entre quatre professeurs de la KUL : Ignaas Back, Klaas Vanslembrouck, Hilde Bouchez et Tom Callebaut ; deux bénévoles expérimentés Carine Verleye et Paul Beke ; l’architecte Wart Thys et la graphiste Lin Seminck. ar. Wart Thys.

Si vous voulez apporter votre pierre à l’édifice « Post School » faites un don au BE32 2200 7878 0002 de BIKAS avec la mention « D’une école à l’autre » - Projet Post School.