Rédactrice du Magazine BIKAS

Irene Van Driessche

La première fois que j’entendais parler – avec force détails – du Népal, c’était quand Fik Seymus fonctionnaire « vert » à la commune de Mol me raconta ses expériences de voyage. Le petit état himalayen l’avait tellement subjugué qu’à sa retraite il avait quitté la Belgique pour s’y installer. En vacances en Belgique, il avait invité sa famille et ses amis pour leur présenter un projet : la construction d’une route entre Kolati et Khaharekhola, deux villages dans le district de Kavre. Cette route, la Sailasadak, devait remplacer le sentier muletier pour permettre aux habitants de Khaharekhola de rejoindre Kathmandu avec des véhicules motorisés. Jill Vervoort, alors présidente de BIKAS était l’invitée d’honneur de cette réunion. Elle promettait de défendre ce projet, si quelqu’un de Mol rédigeait un dossier et le présentait à la réunion suivante de BIKAS.

Irene Van Driessche
Irene au Népal Lors de l'inauguration du Seilasadak,
une route entre Khaharekhola et Kolati .
 

Ce « quelqu’un », c’était moi. Et c’est ainsi qu’un samedi de septembre 2006, j’arrivais avec Jill à la rue des Mimosas à Berchem chez Jos Gobert. J’y rencontrai un groupe de gens enthousiastes autour d’une table accueillante avec du café, du thé et des viennoiseries, le travail de Betsy. J’ai présenté mon dossier et tous étaient d’accord pour investir 10 000 euros dans ma route. Jusqu’au moment où Jos tempérait mon enthousiasme en lançant sèchement : « Plus tard il faudra que madame rembourse le tout … ». Mais je vis son regard espiègle, ses yeux qui pétillaient. Une des nombreuses boutades de Jos, c’était typiquement lui. Lors de cette réunion, où je présentais mon dossier « Seilasadak », un autre point à l’ordre du jour était « les magazines ». Il semblait que pour Betsy rédiger un magazine néerlandophone tous les trois mois était devenu trop lourd. Jos s’occupait du magazine en français mais qui à l’époque avait un tout autre contenu que son pendant flamand. Comme il me semblait que, mon dossier ayant été accepté, un geste de ma part était la moindre des choses. Je proposais mon aide à la rédaction du magazine.

Mon offre fut acceptée immédiatement. Le hasard voulait que lors de cette même assemblée l’élection d’un nouveau conseil d’administration était à l’ordre du jour. A un moment donné, Jill proposait de nommer également Irène : « Quoi de plus normal, si elle veut se charger du magazine ». Tout le monde approuvait. « Et qu’en pense l’intéressée ? » « Tu es quand même d’accord, Irène ». Que répondre ? « Oui, bien sûr ». Pas une seconde, je ne l’ai regretté. Plus tard Jos m’a avoué qu’il avait un lien spécial avec Mol. Il avait connu un « séjour obligatoire » en Allemagne pendant la Deuxième Guerre Mondiale. Lors de son retour en Belgique avec d’autres compagnons d’infortune, le premier arrêt du train était à Mol. L’accueil des habitants avait été inoubliable. Il ne l’a jamais oublié. Ensemble avec Jill, je fis mon premier voyage au Népal en 2007.

A Kathmandu, nos destinations étaient différentes. Mon séjour s’est fait à Jorpati, où je logeais chez la famille Chaulagai, là ou Fik avait également trouvé refuge. De là, nous sommes partis pour Khaharekhola pour assister à l’inauguration du Seilasadak. Impossible de décrire en quelques mots l’accueil qui nous fut réservé. Inoubliable. Depuis ce premier voyage au Népal, des liens se sont tissés, des liens familiaux indissolubles. J’ose faire référence à la famille car ces hommes, ces femmes font depuis des années partie de ma vie. Les textes du magazine néerlandophone sont traduits pour l’édition francophone. Je voudrais adresser ici un sincère « merci, dhanyabad » à Yvette et Roger qui s’occupent bénévolement et par sympathie pour BIKAS de la traduction des articles. Un autre grand « dhanyabad » à Daniel, notre trésorier et chef de rédaction, pour la version en français.

Pour terminer, ce message de ma part aux lecteurs du magazine de BIKAS. Chaque édition du magazine de BIKAS est écrit avec amour pour ce beau Népal et sa population si attachante, pour les sympathisants et les amis de BIKAS et en souvenir de ces chers Jos et Betsy Gobert.

Irène Van Driessche Rédaction Magazine de BIKAS