Mai 2023
La saison des semailles a commencé au Népal. Il en va de même dans les écoles de Makwanpur Gadhi.
L’organisation népalaise du Centre for Educational Policies and Practices y travaille depuis janvier avec les enseignants, les parents et les élèves de six écoles publiques, dans le cadre d'une toute nouvelle initiative. BIKAS soutient le CEPP dans son action, qui vise à améliorer la qualité de l'enseignement primaire dans ces écoles isolées et à encourager la solidarité au sein des villages.
Le CEPP a baptisé ce projet, qui s'inscrit dans la continuité et l'extension de son soutien à l'école Kalidevi dans le village de Chapp (voir les numéros précédents de ce magazine, ou https://bikas.org/FR/d_une_ecole_a_l_autre), PACE Gadhi : Parental Awareness for Children and Environment in Makwanpur Gadhi. Makwanpur Gadhi est une région située au sud de Katmandou et au nord-est de Hetauda, une des villes les plus industrialisées, à la transition entre la plaine du Teraï qui borde l'Inde et les hautes montagnes de l'Himalaya.
Les conditions de vie sont très différentes selon les particularités géographiques d'une région. C'est pourquoi le gouvernement népalais a choisi d'ajouter une composante ‘locale’ à l'éducation scolaire et de proposer aux enfants d'apprendre à connaître leur propre environnement. Le CEPP a constaté que la création de jardins potagers dans les écoles permet de rassembler la communauté. À Makwanpur Gadhi, Rishi Adhikari, spécialisé en permaculture et partenaire écologique de longue durée de Teeka Bhattarai, est responsable de ce volet du projet. La culture d'une grande variété de légumes, de manière écologique (c'est-à-dire sans engrais ni pesticides), donne l'espoir d'un avenir vert et sain. En travaillant ensemble pour le potager, les enseignants et les parents en viennent à se respecter mutuellement pour leur expertise et leur éthique du travail. Pour les enfants, il s'agit d'une expérience pratique sur l'agriculture, la biologie et l'écologie. Quant aux parents participants, ils reçoivent du matériel de plantation qu'ils peuvent emporter chez eux pour rendre le régime alimentaire de leur famille plus varié et plus équilibré.
Entre 2010 et janvier 2020, plus de 100 étudiants des universités flamandes ont effectué des stages dans les écoles avec lesquelles le CEPP travaille. Des étudiants de la Luca School of Arts de Gand, de l'Artevelde Hogeschool de Gand, de l'Odisee Hogeschool de Bruxelles, de l'Erasmus Hogeschool de Bruxelles et du département d'architecture de la KULeuven ont apporté leur enthousiasme et leur savoir-faire au Népal, tout en élargissant leur vision du monde. Les élèves et enseignants népalais et les étudiants flamands se sont mutuellement inspirés et ont développé un réseau de solidarité. Cet échange s'est interrompu en raison de la pandémie, mais en avril 2023, six enseignants de la Luca School of Arts ont effectué un nouveau voyage de prospection au Népal. Sur la photo, ils discutent dans le petit amphithéâtre de l'école Kalidevi avec des parents, des enseignants et des membres du personnel du CEPP pour voir si les conditions sont favorables à l'organisation d'un nouveau stage. Un échange "d' une école à l’autre" !
Le Nouvel An népalais tombe en avril, et avril signifie également le début de la nouvelle année scolaire.
Chaque année, le gouvernement organise une campagne pour inciter les parents des zones rurales à envoyer leurs enfants à l'école au lieu de seulement les faire travailler dans les champs. Les parents sont bien conscients de l'importance de l'éducation, mais les écoles offrent souvent une qualité insuffisante: les enfants doivent apprendre par cœur et les matières enseignées ne tiennent pas compte de l'évolution de la vie et de la société. Lier l'enseignement scolaire à la vie quotidienne est une innovation qui devrait aussi améliorer la vie des familles.
Aadi est également un nouveau membre du personnel du CEPP, engagé en tant que pépinière et mobilisatrice des parents : elle est co-responsable de la pépinière qui fournit du matériel de plantation aux écoles et aux ménages. Elle va ‘d’une maison à l’autre’ pour parler à tous les parents de chacun des six villages de cette nouvelle zone d'opération, de leurs hauts et de leurs bas, et pour les impliquer davantage dans les activités de l'école. En effet, pour de nombreuses familles, l'éducation est une série de tunnels où l'on ne voit la lumière que lorsque les enfants ont terminé un cycle. Les enfants, en particulier ceux issus des couches socio-économiques inférieures de la société, ne parviennent pas toujours à obtenir leur diplôme de fin d'études secondaires ou supérieures pour pouvoir prétendre à un emploi dans le secteur formel. Le CEPP s'efforce de faire en sorte que les parents voient également la différence chez leurs enfants, une classe après l'autre.
La plupart des habitants de Makwanpur Gadhi sont des Tamang : ils ont leur propre langue et leur propre culture. Les membres du personnel du CEPP qui vivent et travaillent désormais dans ces villages appartiennent au même groupe ethnique, ce qui favorise les contacts et facilite la coopération.
Chez BIKAS, nous sommes heureux et curieux de voir ce nouveau projet du CEPP démarrer. Souhaitez-vous contribuer à sa réussite, soutenir les villages et les écoles dans leur développement, au bénéfice des enfants ? Nous vous remercions de votre contribution sur le compte BE32 2200 7878 0002 de l'asbl Bikas, avec la mention 'D’une école à l’autre’.
Paul Beké et Carine Verleye - merci à Chhiring et Teeka pour leur contribution.